GIL MICHEL
HORS-PISTE
HORS-PISTE
Des matins, un soleil d’hiver, la pluie qui arrive, la nuit qui arrive, au loin les forêts…
Et puis des corps, comme des rencontres, qui brisent le silence.
Ça a débuté comme ça …
J’avais vu cette pièce de Bernard-Marie Koltès, il y a longtemps, je l’avais vue deux fois.
Ce texte m’avait marqué, j’avais acheté le livre aux Éditions de Minuit, il me suit depuis des années.
Je ne l’avais jamais relu, pourtant longtemps j’y ai pensé, ce titre intrigant, énigmatique,
La Nuit juste avant les forêts…
Je l’avais encore en tête il y a quelques mois quand j’ai commencé à photographier des arbres
comme ça, un peu n’importe quand, en plein soleil, en hiver, sous la pluie, les soirs,
avec toujours le vague souvenir de ce livre, de cette Nuit juste avant…
Parallèlement aux photos, je me suis remis à dessiner, à peindre des corps de femmes déformés,
saturés de couleurs dans des positions provocantes, improbables.
J’ai cherché d’où elles venaient, quelle était cette histoire, ce mélange de solitude, d’extravagances.
J’ai ouvert à nouveau le livre, relu la pièce, ce monologue, ce type à la rue, les couleurs de la ville,
un amour impossible, des prostituées, puis au loin, la nuit, les forêts…